Dagyde
Dans la sorcellerie occidentale, la poupée (souvent de cire, parfois de bois ou de chiffons) qui sert à jeter des sorts est appelée dagyde (du grec dagos, poupée). Elle apparaît dès l'Antiquité, la poupée est piquée d'aiguilles, coupée ou brûlée à certains endroits. La personne visée est censée souffrir à l’emplacement où la poupée a été atteinte.
Les séries de photographies Dagyde et Agnosis, sont l’une comme l’autre inspirées de l’univers du cinéma. En effet depuis de nombreuses années mon travail qu’il soit monumental, lié à la vidéo ou photographique, revisite et questionne la notion d’histoire de l’art et de patrimoine.
Les œuvres de la série Dagyde sont réalisées en ayant recours à des captures d'écran. Après une intervention informatique, les œuvres sont « réécrites » par un travail direct sur la photographie. Des épingles sont plantées afin de mettre en évidence certains éléments de la scène. La photo passe alors de deux dimensions à trois dimensions, procédé inverse du cinéma, qui part d’une réalité en trois dimensions afin de la transposer en deux dimensions.
Le cinéma est une œuvre de fiction qui s'attache à réinventer une réalité existante, à mon tour, j'interviens sur cette fiction afin de créer une nouvelle interprétation d’une réalité déjà transfigurée, transmutée par le cinéma. Naît alors, une mise en abîme, révélatrice du lien étroit qui existe entre réalité et fiction.